Avant de continuer mon recit de voyage, je voudrais souligner que tout ce que j'ecris n'est que le reflet de mes impressions, plus ou moins justifiees, plus ou moins representatives de la realite, si tant qu'il n'y ait qu'une realite. Mais loin de moi l'idee de philosopher, ce que je veux dire c'est que tous les chiens errants de Delhi ne sortent pas couverts de meme que tous les enfants des rues ne sont pas sans sandales.
vue de la chambre d'hotel a Jaipur - scene de rue
Il est aise de faire des generalites aussi ai-je cru bon de remettre mes remarques dans leur contexte, a un moment donne de la journee et avec mon regard.
En tous cas, et la je ne crains pas de generaliser, la poussiere est omnipresente en Inde. A Jaipur, j'ai enormement marche le premier jour car l'acces au festival de litterature et du livre avait ete bloque des 11h du matin. Je l'avais pourtant lu mais avais oublie que la star americaine du petit ecran et des talk-show, Oprah, comme on l'appelle ici, devait interviewer un personnage important. La queue pour entrer etait si longue et si immobile que j'ai vite compris que tout nouvel acces serait interdit. J'ai fait comme beaucoup, j'ai rebrousse chemin.
Ai rencontre un couple retraite d'Indiens qui avait vecu longtemps a Londres. Ils attendaient leur fils retourner chercher la voiture et qui tardait a arriver. Ils me proposaient de me raccompagner en ville. La femme pestait contre certaines habitudes d'ici, notamment, ce qu'elle supportait aujourd'hui difficilement, c'etait les qu'en dira-t-on, les regards des voisins et l'obligation de s'y conformer sans pour autant etre a l'abri des critiques. Ne servir que deux desserts a l'occasion d'une fete entre amis au lieu de cinq serait un deshonneur pour certains. Elle, trouvait cela ridicule. Son mari heureusement l'appuyait dans sa maniere de voir et faire mais on sentait bien qu'elle avait du mal a accepter cette attitude.
Le fils n'arrivant pas, j'ai pris conge et j'ai marche, marche, au gre de details m'attirant dans une rue, puis dans une autre. Si bien que je me suis perdue.
Des enfants faisaient voler leur cerf-volant, des gens lancaient de la nourriture en l'air et de gros oiseaux ressemblant a des corbeaux l'attrapaient au vol - quand je me suis approchee pour voir ce qu'on jetait, j'ai vu qu'il s'agissait de morceaux de foie. Grande perplexite. Aujourd'hui, je crois que j'aurais pose la question mais au tout debut de mon voyage, je n'ai pas ose.
J'ai tant avale de poussiere ce jour-la que je me suis reveillee le lendemain matin avec le nez bouche et la gorge irritee. En plus, il faisait frais meme dans la journee mais en deambulant, je n'y avais pas pris garde.
Je suis arrivee la veille a Jaipur avec une heure de retard. J'avais retenu apres maint coup de fil un petit hotel car avec le festival, evidemment, tout etait archi-complet en ville. L'hotelier m'annonce qu'il a donne ma chambre il y a tout juste dix minutes. C'est de ma faute puisque je suis en retard. Il me propose une autre chambre mais presque deux fois plus chere me disant que si cela ne me convenait pas, je n'avais qu'a aller ailleurs. Mais il est tard et je suis fatiguee. J'ai accepte, mais de telle mauvaise grace qu'il a emis l'idee de demander a une fille de partager sa chambre avec moi. L'Equatorienne s'est revele etre d'excellente compagnie et nous avons passe plusieurs heures a papoter, de son pays dans lequel on peut tuer pour voler un telephone portable qui sera revendu 20 euros (ca m'a marquee), de sa famille et de ce qui est attendu d'elle, de sa vie seule au Vietnam, des relations avec son employeur japonais et ses collegues vietnamiens...
J'ai oublie mon cable pour raccorder les photos a l'ordinateur mais j'ai trouve hier un cafe internet qui disposait d'une sorte de cle USB dans laquelle inserer la carte memoire. Aujourd'hui, j'ai reussi a en trouver une mais je ne pourrai pas l'utiliser cette fois... ah, la technique, c'est si bien quand ca marche ! Pas de photo donc. Si, apres quelques jours de decalage.