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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 20:15

Des mésaventures en voyage, on en a tous connu. Alors en voilà quelques-unes rencontrées récemment et toutes de près ou de loin en relation avec cette ville qu'est Uyuni.

 

Mon arrivée dans cette bourgade aurait dû m'alerter. Sur un ou deux kilomètres avant la ville, des sacs plastiques éparpillés par terre ou accrochés à de malheureux petits arbustes ou plantes à épines. C'est une ville touristique qui se targue avec son lac de sel, le Salar de Uyuni, d'être la première merveille du monde (c'est écrit sur un monument au centre de la ville). Ben justement, pour un avant-goût de la merveille du monde, ses détritus n'en donnent pas une bonne image.

 

CIMG4477

 

Passons sur les abords de la ville, ville plate, au milieu du désert certes, mais sans grand intérêt à part peut-être son marché. Mais je suis une inconditionnelle des marchés alors ce crédit-là est facile.

 

Le lendemain matin, en route pour le terminal de bus pour réserver une place pour Tupiza. Je marche tranquillement lorsqu'un chien vient se mettre entre mes jambes. Il s'est retrouvé coincé et pour se dégager, il a mordu. Dans le gras du mollet. J'en suis restée surprise et je crois bien que lui aussi ! En tous cas, un beau bleu qui a rapidement viré au noir au fil des heures.


Le lendemain, départ à l'aube pour Tupiza. On se demande vraiment pourquoi partir à 6h du matin pour un trajet de six heures seulement.

Je dors mal par crainte de ne pas me réveiller à 5h. A 3h cependant, réveil par une violente averse. Comme le toit de ma chambre est de tôle, le bruit est impressionnant. A 3h et quart, je reçois une première goutte de pluie sur le front. Je me déplace dans le lit. Ploc, sur le bout de mon nez. Je me pousse encore un peu plus sur le côté. Et pour finir, je me mets la tête sous les couvertures afin de ne plus rien sentir ! Mais quand je me lève, je me rends compte qu'une partie du lit est tout trempé.

Il fait nuit lorsque je sors. Personne à la réception bien sûr pour me plaindre ou du moins prévenir de la fuite. 


Je me perds un peu dans les rues inondées. La pluie diluvienne a cessé pourtant. Un monsieur dont je ne vois même pas le visage (mais il ne voit pas le mien non plus puisque je suis barricadée derrière ma cape et la capuche !) me fait la causette. Pourquoi je n'ai pas pris le train de nuit ? parce que je préfère voyager de jour pour voir les paysages mais aussi parce que c'est plus sûr. Là, je rigole sous cape parce qu'il fait encore nuit et que je suis dans une ruelle seule avec ce monsieur...

 

Vers 10h, on s'arrête pour changer de bus. Je demande au chauffeur combien de temps dure la pause. Une demi-heure, c'est bon, j'ai le temps. Je file au marché. Lorsque je reviens, un touriste m'informe que je dois récupérer mon sac à dos et le transférer dans le nouveau bus. Je pensais que le transfert se faisait automatiquement puisque j'ai payé jusqu'à Tupiza. Je ne vois mon bagage nulle part. Il est probablement resté dans le premier bus dont le chauffeur est parti déjeuner. On l'appelle sur son téléphone portable à plusieurs reprises. Et évidemment, on me fait la leçon : pourquoi êtes-vous donc partie ? Je ne peux pas dire que j'avais une furieuse envie de... café chaud alors les toilettes feront une meilleure excuse ! Je ne veux pas continuer ma route sans mon sac.

Le conducteur du bus revient quelque vingt minutes plus tard, sans se presser. Je suis désolée de faire attendre les autres passagers qui ne bronchent pas. En fait, on ne partira que bien plus tard car les mêmes places ont été vendues à plusieurs voyageurs et le temps de démêler l'affaire, on a une heure de retard.

Ce soir-là, à Tupiza, pour clore la journée, un Bolivien me voyant sortir de la salle de bains (j'ai une chambre avec salle de bain séparé) a l'idée lumineuse de gratter à ma porte pendant un long moment. Comme il avait l'air passablement alcoolisé, j'ai fini par crier en anglais, ce qui a eu raison de son insistance.

 

 

Allez, je vous en raconte encore une, la dernière, pour et sur la route :

  

Départ de ... Uyuni en fin de voyage organisé. On m'a vendu un billet en semi cama mais lorsque je monte dans le bus, je vois bien qu'il s'agit d'un bus régulier. Moins confortable donc. On part presque à l'heure. La dame à mes côtés a son fils sur les genoux. Rapidement, elle le met entre elle et moi. Je vois bien pourquoi elle souhaitait vivement que je change de place (j'ai le siège côté fenêtre et tiens à le garder, ne serait-ce que pour voir les étoiles dans le ciel) car ce serait moi qui aurais une fesse dans le vide et non pas elle !


Au bout de deux heures, le bus s'immobilise : le fleuve est impraticable. On reste une heure à attendre une petite décrue. Il fait très froid et je vois que je ne me suis pas suffisamment habillée. J'ai d'autres vêtements mais ils sont dans mon sac, dans la soute à bagages. Je comprends mieux à présent pourquoi les Boliviens voyagent tous avec une ou deux couvertures. Sage précaution.

La pluie a cessé mais comme il n'y a pas de pont, les chauffeurs inspectent les environs des berges avec leur lampe torche pour voir si on ne pourrait pas passer ailleurs. Des minibus  et des fourgonnettes circulent pourtant de part et d'autre. Finalement, le chauffeur décide de tenter le passage. Tout le monde descend ! Je suis le mouvement. On enlève ses chaussettes et chaussures et on traverse à pied dans la nuit noire. On remonte. Il est minuit pile.

 A présent, je suis frigorifiée et je tente subrepticement de tirer la couverture de ma voisine à moi... de toute façon, elle traîne par terre. La couverture je veux dire.

 

Une heure plus tard, rebelote. Mais cette fois, on marche dans la vase et bien que j'aie remonté le pantalon jusqu'aux genoux, il est tout mouillé. Lorsque je reprends ma place j'ai ramené quelques centimètres de boue sous mes tongues et mes pieds. Et j'ai froid.

Vers 2h, arrêt pipi et surtout café bouillant. C'est du moins ce qui était promis par le chauffeur. Mais mon café est presque froid et la serveuse se justifie en disant que parfois, quand on ajoute le café (le nescafé ?), il est moins chaud. Je n'entends rien à sa logique et remonte, pas du tout réchauffée mais en pétard.

Nous sommes arrivés à destination avec trois heures de retard mais considérant les intempéries de tout le pays, notre aventure n'a rien d'extraordinaire.

 

La Paz a subi d'importantes inondations et des éboulements de terrain qui ont fait des dizaines de sans-abris et de blessés.

Ici même à Cochabamba alors que le climat est d'habitude très clément, il pleut l'après-midi et en soirée.



  Les pluies torrentielles à Tupiza par exemple :

 

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